15 décembre 2016. Après une accalmie, l’épisode de pollution aux particules auquel l’Île-de-France est confrontée depuis deux semaines reprend.

Les émissions locales de pollution, en provenance majoritairement du trafic et du chauffage, accentuées par des conditions météorologiques peu dispersives (vents très faibles de secteur sud-est, inversions de température et faible hauteur de mélange), expliquent cette situation. Un nouveau dépassement du seuil d’information et de recommandations (1er seuil) est prévu pour jeudi 15 et vendredi 16 décembre, et des niveaux toujours soutenus sont attendus pour samedi.

 

D’autres régions sont également confrontées à ces épisodes : non pas du fait de transferts de pollution, mais à cause de l’accumulation de la pollution principalement au-dessus des agglomérations, là où la pollution est émise, sous l'effet de conditions anticycloniques très stables qui plaquent la pollution au sol et limitent sa dispersion. 

 

Mesures de restriction

Pour limiter l’intensité de l’épisode et limiter l’accumulation de pollution d’un jour sur l’autre, les mesures d’urgence prises par la Préfecture de Police sont renouvelées. Elles concernent notamment le chauffage au bois et le trafic routier. Le chauffage au bois d’appoint ou d’agrément est en effet interdit pendant l’épisode de pollution. S’agissant du trafic routier, la circulation alternée, en plus des limitations de vitesse et du contournement des poids lourds, est mise en place pour vendredi. La gratuité des transports en commun est également renouvelée par le STIF (Syndicat des transports d’Île-de-France). Des mesures complémentaires sont prises dans certaines villes, telles que la gratuité du stationnement résidentiel, et les industriels soumis à autorisation diminuent leur production.

Pour en savoir plus :

Impact de la circulation alternée 

En Île-de-France, 40 000 personnes sensibles vivent, travaillent, vont à l’école, font du sport ou sont hospitalisées le long d’axes routiers importants en Île-de-France pour lesquels les niveaux de pollutions sont quotidiennement supérieurs aux normes. Leur exposition à la pollution est encore plus importante ces jours-ci, puisque c’est le long du trafic que la pollution est la plus forte.  

La circulation alternée est l’une des seules mesures dont les bénéfices peuvent être constatés immédiatement sur les niveaux de pollution. Toutes celles et ceux qui ont respecté la mesure de circulation alternée ont agi pour limiter leur propre exposition, en tant qu’automobiliste, et celle des personnes sensibles. Diminuer le trafic a pour objectif  de limiter l’intensité d’un épisode et l’accumulation de polluants d’un jour sur l’autre. L’expérience de mars 2014 montre que c’est le long des routes que cette mesure a le plus d’effet : -6 à -10% selon le polluant, voire -20% aux heures de pointe.

Mais l’impact d’une telle mesure dépend grandement de son suivi. Or, le 6 décembre 2016, deux fois moins de véhicules ont respecté cette mesure par rapport à mars 2014. Une baisse de -18% du trafic routier en mars 2014 contre une baisse entre -5 à -10% pour la journée du 6 décembre 2016. Son impact a donc été très limité par rapport aux bénéfices observés les fois précédentes.

Chauffage au bois

De manière générale, le chauffage au bois contribue à 20% des émissions de particules en Île-de-France, l’essentiel provenant du chauffage résidentiel (93%). Mais il ne représente que 5% de la consommation énergétique du secteur domestique.

A titre de comparaison, une journée de chauffage au bois avec un foyer ouvert équivaut en émissions de particules à environ :

  • 3 500 kilomètres parcourus par un véhicule particulier diesel
  • 10 500 kilomètres parcourus par un véhicule particulier essence
  • 2 semaines de chauffage d’un logement équipé d’une chaudière bois performante

Pour limiter l’impact de votre chauffage au bois sur la qualité de l’air, des bons gestes existent. Entretien régulier, appareil performant, appareil labélisé, qualité du bois, ramonage, ..