Qu'est ce qu'un microcapteur ?

Un microcapteur est un composant miniaturisé dédié à la mesure (ou la représentation de la mesure) de composés présents dans l'air. Il est basé sur un phénomène physique, chimique ou biologique permettant de transformer une grandeur physico-chimique en un signal, généralement électrique. Il en existe pour l'air intérieur, extérieur et en mobilité.

Bien que cette technologie, encore émergente, ne présente pas de garanties de fiabilité et de stabilité, elle apporte des indications intéressantes quant à la préoccupation des citoyens et aux possibilités de marchés de la mesure de l'air, notamment en air intérieur. C'est ainsi que de plus en plus de projets d’expérimentation et d’innovation se développent autour de capteurs de qualité de l’air miniaturisés, à faible coût, qui visent à équiper villes, bâtiments, véhicules ou des personnes.

Si leur reproductibilité et leur fiabilité sont en progression, des biais parfois importants avec la mesure de référence peuvent encore apparaître en fonction des milieux où ils sont utilisés. Les microcapteurs sont néanmoins des compléments intéressants aux outils de référence, en particulier pour certains usages comme en air intérieur ou pour la sensibilisation du public.

Quelle différence avec une station de mesure ?

Un microcapteur est un composant miniaturisé alors qu'une station de mesure est un laboratoire équipé de matériel de référence pour mesurer avec une haute précision différents polluants au même endroit, règlementés ou non. Les stations de mesure font l’objet de protocoles de maintenance et de calibration stricts pour garantir la qualité des données produites. 

Les stations d’Airparif sont de ce fait utilisées pour tester et calibrer les microcapteurs. 
 

 

Pourquoi Airparif s'intéresse à cette technologie ?

Compte tenu de sa mission de surveillance, Airparif s'intéresse à toutes les innovations de son domaine. Et les microcapteurs font partie des technologies émergentes. De fait, les microcapteurs ne sont pas récents mais les solutions reposants sur ces dispositifs se multiplient de manière exponentielle ces dernières années. 

Même s'ils ne sont pas en capacité d'offrir les garanties d'un dispositif de surveillance du territoire, les microcapteurs présentent un intérêt en tant qu'outil de détection, de mesure d'appoint, de sensibilisation. C'est ainsi que grâce à leur facilité d’utilisation et la possibilité de démultiplication des points de mesures, ils permettent de valider, infirmer une hypothèse en complément de son dispositif de surveillance. C’est pourquoi Airparif les teste et suit leur évolution depuis plus de 10 ans. 

Dans le cadre de ses missions d’accompagnement des différentes parties prenantes et en tant qu'organisme accrédité pour la mesure de la qualité de l’air, Airparif a souhaité suivre l'évolution technologique des microcapteurs et de les évaluer afin d’apporter aux utilisateurs potentiels (collectivités, acteurs économiques, associations, citoyens…) la possibilité d'un choix éclairé alors même qu'il n'existe aucune réglementation pour ces appareils. Pour ce faire, Airparif s'est associé à des partenaires et avec certains de ses membres désireux d'accélérer l'innovation et de disposer d’une évaluation indépendante de ces appareils dans le cadre du dispositif Airlab.

Le Challenge microcapteurs

De nombreux projets d’expérimentation et d’innovation sur la qualité de l’air se développent en s’appuyant notamment sur des microcapteurs. Mais quels sont les performances de ces appareils ? Pour quels usages sont-ils les plus appropriées ? Le champ d’utilisation de ces capteurs ou microcapteurs est large et dépend bien évidement de leurs qualités et spécificités. Il faut relier capteurs et usages pour éclairer l’utilisateur, c’est l’objet de du Challenge microcapteurs organisé par Airparif, dans le cadre d'Airlab et ses partenaires.

  • Evaluer de manière intégrée, et indépendante, les performances de différents micro capteurs selon différents paramètres (polluants, fiabilité, coût, accessibilité, ergonomie…).  
  • Comparer différents capteurs suivant des catégories afin d’éclairer les utilisateurs entre l’adéquation du produit et les usages (air extérieur, air intérieur, mobilité, …) ; 
  • Mettre en avant les qualités de ces appareils et les voies d’amélioration afin de favoriser l’innovation voire les ruptures technologiques dans ce domaine et de contribuer au développement d’un marché émergent, qui incite de nombreux acteurs économiques à investir la thématique de la qualité de l’air.

Le challenge permet aux fabricants qui le souhaitaient de faire évaluer leurs solutions en disposant du savoir-faire d’Airparif et d’une évaluation indépendante composée par un jury d’experts français et internationaux. Pour l’édition 2019 les tests ont été menés sous l’égide d’un jury international composé des membres de la première édition (Airparif, ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, ATMO Grand Est, CSTB, EMPA, FIMEA, OQAI et VEOLIA) auxquels se sont ajoutés l’Organisation mondiale de la Météorologie, Engie et EDF, le Réseau des partenaires de recherche de la Région Île-de-France le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives et deux nouvelles associations de surveillance de l’air : ATMO Hauts-de-France et ATMO Normandie. Ainsi qu’avec l’Agence française du Développement, le Réseau des partenaires de recherche de la Région Île-de-France DIM QI² et VEOLIA qui ont recompensé les lauréats du "Challenge 2019."

Pour en savoir plus : retrouvez les résultats de l’édition 2019 du Challenge microcapteur sur Airlab, notre accélérateur de solutions innovantes pour la qualité de l’air.