Qu’est-ce qu’un établissement recevant du public ?

Les établissements recevant du public (ERP) sont des lieux, publics ou privés, accueillant des personnes autres que les employés. Accès payant ou gratuit, libre, restreint, sur invitation, structure fixe ou provisoire, les ERP regroupent un très grand nombre d’espaces différents : cinémas, théâtres, magasins, bibliothèques, universités, hôtels, gares, restaurants, lieux de culte, terrains de sport de plein air... 
Les ERP peuvent aussi être des lieux recevant spécifiquement des publics que l’on appelle sensibles, du fait de leur âge ou de leur état de santé : crèches, écoles, hôpitaux, EHPAD (établissements pour personnes âgées). 


Qualité de l'air et ERP en Île-de-France

Airparif mène régulièrement des études de mesure de la qualité de l'air dans différents environnements de la région, et parmi eux, les établissements recevant du public, notamment sensible. 

Mesure de la qualité de l'air aux abords des crèches, écoles et collèges

En 2019, la Ville de Paris et Bloomberg Philanthropies en partenariat avec Airparif ont lancé un projet pilote visant à recueillir des informations sur la pollution de l’air aux abords des établissements scolaires. L’étude a porté sur 44 crèches, écoles et collèges parisiens et sur les rues adjacentes. Les mesures du dispositif de surveillance ont confirmé la baisse des niveaux de pollution dans les cours des établissements par rapport aux rues. Cette constatation s’explique principalement par l’éloignement entre les cours et les rues, ainsi que par l’effet protecteur des murs séparant les cours du trafic routier. 

Pour illustration, la différence de concentration du dioxyde d’azote, polluant émis avant tout par le trafic routier en Île-de-France, observée entre la rue et la cour est de 36 % en moyenne dans les établissements étudiés.

Bien que les niveaux de pollution diminuent à Paris depuis plusieurs années, les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé ne sont respectés pour aucun des quatre polluants les plus problématiques dans la région (dioxyde d’azote, ozone, particules PM10 et particules fines PM2.5).
 

Le projet "Aérons !"

Afin de contribuer à la lutte contre la propagation du Covid-19, un projet pilote de la Ville de Paris appuyé par Airparif a évalué, en 2021, l’impact de capteurs de dioxyde de carbone (CO₂) sur les pratiques d’aération des salles dans les établissements accueillant des enfants. Les données de 311 capteurs de CO₂ ont été exploitées pendant 1 mois dans différentes salles (classes, dortoirs, réfectoires, salles de pause) de 112 établissements parisiens allant de la crèche au collège.
Concernant les niveaux de CO₂ dans les établissements, les principaux enseignements de l’expérimentation révèlent que 25% des données collectées se situent bien au-delà du seuil recommandé par le Haut conseil de la santé publique. Les concentrations en dioxyde de carbone sont en moyenne plus élevées dans les crèches que dans les écoles et les collèges. L’expérimentation montre par ailleurs qu’une aération de 10 minutes fait baisser significativement le niveau de CO₂  dans la salle.

Programme sur la qualité de l'air à proximité des voies à grande circulation

Une étude réalisée par Airparif en 2012 sur une sélection d’ERP "sensibles" montrait que le dépassement des valeurs limites concernait ¼ des établissements pour les particules PM10 et 1/3 d’entre eux pour le dioxyde d’azote. 
Entre 2012 et 2017,  la proportion d’établissements dépassant les seuils de pollution au NO2 a été divisée par deux à Paris, passant de 66 % des écoles secondaires à 26 % d’entre elles. En petite couronne, ce chiffre est passé de 8,4% à 2,9 % et en grande couronne de 0,7 % à 0,1 %. (Les chiffres sont similaires pour les autres catégories d’établissements).
De manière générale, les niveaux de pollution dépendent fortement de la proximité aux axes routiers et au cœur de l’agglomération.

Le rôle des micro-capteurs dans le suivi de la qualité de l'air des ERP

Les projets pilotes, de la Ville de Paris et Bloomberg Philanthropies et "Aérons !", avaient notamment pour objectif commun d’expérimenter de nouveaux outils de mesure pour aider à la surveillance de la qualité de l'air, les micro-capteurs. 

Le premier a apporté un éclairage sur la potentielle valeur ajoutée et les nécessaires modalités d’utilisation et de contrôle des micro-capteurs, en lien avec le dispositif de surveillance et d’information existant à Paris.  Au-delà des qualités techniques intrinsèques aux appareils et de leur durée de vie, cette expérimentation grandeur nature d’un an a mis en avant la nécessité  de disposer d’un dispositif de surveillance performant basé sur un ensemble d’outils de références (réseau de stations, cartographies, couplages des mesures par tubes à diffusion pour le NO2…) pour valider en permanence la qualité des données produites par les micro-capteurs et les conditions d’utilisation associées. Par conséquent, en air extérieur, il est déconseillé d’utiliser un réseau de micro-capteurs seul pour assurer la surveillance et l’information du public. Qui plus est sur une thématique de santé publique avec des enjeux juridiques, économiques et médiatiques. 

Pour le projet "Aérons !", les enseignements montrent que le micro-capteur constitue une véritable aide à l’aération, grâce à l’observation directe du niveau de CO₂ dans les salles. Plus de la moitié des participants déclarent avoir changé leurs pratiques d’aération face au constat que le dépassement du seuil recommandé arrivait plus rapidement qu’ils ne l’auraient pensé et que le temps nécessaire pour redescendre sous ce seuil avec l’aération était aussi plus long qu’ils ne l’imaginaient.